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Suite à cette annonce, on hésite alors entre se féliciter d'une reconnaissance enfin officielle de la solidarité intra ou inter-familliale et se désoler de la défaillance de l'Etat en matière de prise en charge.
L'intitulé de cette initiative rend d'ailleurs perplexe : "Stratégie de mobilisation et de soutien 2020-2022" : conscient du vieillissement de sa population et des impacts que cela induit en terme de prise en charge, l'Etat veut mobiliser. Mais quoi ? Car si l'Etat chercher à agir, ce n'est pas pour construire des EHPAD, développer la formation et le nombre des personnels soignants, augmenter le budget de la Santé, celui de la Recherche…, soit les problèmes déjà connus et qui ne feront que s'aggraver avec une population à assister toujours plus importante. Non, l'Etat ne cherche pas à se remettre en question, à améliorer ses défaillances en matière de soins, d'infrastructures, ses urgences en crise, à mieux soutenir les associations d'aide à la personne, etc.
En lieu et place, le gouvernement avance des valeurs ("altruisme", "lien intergénérationnel", certes louables), mais il promeut surtout une solidarité qui coûte peu, celle des proches qui sont (généralement et fort heureusement) mobilisables au quotidien, sans dépassement d'honoraires ni d'heures supplémentaire, mais bien souvent au détriment de leur vie professionnelle et personnelle, voire de leur propre santé.
Cette stratégie de "mobilisation" illustre l'inquiétude des pouvoirs publics à affronter les défis de la prise en charge. Aujourd'hui, on considère qu'un français sur six est un aidant (soit entre 8 à 11 millions de personnes), dont les deux tiers sont des femmes.
Les mesures annoncées (création d'un congé indemnisé du proche aidant, assouplissement du congé de présence parentale, mise en place d'une ligne téléphonique de soutien et d'une plateforme numérique) suffiront-elles pour pallier aux difficultés (financières et professionnelles), au mal-être et au sentiment de délaissement ressenti par les proches aidants ?
Quoiqu'il en soit, les associations auront certainement un rôle important à jouer en tant que relais pour ces proches puisque le gouvernement prévoit un plan national de 105 millions d'euros pour accroître et diversifier les solutions pour soulager les aidants (accueil temporaire, relayage à domicile).
Romain Boisset le 07 novembre 2019 - n°246 de Communes et Associations
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