Sport : grande cause nationale, faibles moyens Abonnés
Sous l'impulsion du Président de la République, l'objectif est d'atteindre trois millions de pratiquants supplémentaires d'ici 2024, alors que seulement un français sur deux pratique une activité physique et sportive régulière. Par la promotion du sport pour tous, l'idée est de tirer profit des bienfaits de la pratique physique et sportive en termes de santé, de bien être mais aussi de cohésion sociale et d'unité nationale.
Pourtant, le rapport parlementaire* chargé de faire des propositions en faveur de cet objectif, remis au Premier ministre le 21 mars 2019, dresse un constat sévère des freins au développement du sport en France et interroge sur la capacité de la France à avoir les moyens de ses ambitions : le budget accordé au ministère des Sports semble contraire à l'objectif politique, puisqu'il s'agit du plus faible budget de l'Etat (0,13% du PIB) ; il est le premier à souffrir des restrictions budgétaires comme l'a encore récemment démontré l'objectif de supprimer 1 600 postes de conseillers techniques sportifs ayant entrainé le départ du précédent ministre Laura Flessel.
Concernant les équipements, la situation n'est pas meilleure : le parc des équipements sportifs est de plus en plus vétuste, leur nombre est insuffisant et leur accessibilité parfois difficile. Le rapport pointe aussi l'inadéquation entre l'offre sportive et les attentes de la population puisque plus de la moitié des pratiquants d'activités physiques et sportives ne sont pas licenciés et qu'environ 140 000 associations ne sont affiliées à aucune fédération sportive. Il rappelle que les associations sportives sont certes nombreuses mais affaiblies par la chute des emplois aidés et la baisse des subventions.
Face à ces freins, le rapport propose de nombreuses mesures comme optimiser l'utilisation des équipements sportifs existants, notamment des installations scolaires, adopter un nouveau plan pluriannuel de développement de la pratique physique et sportive (inciter les équipements sportifs mutualisés entre certaines communes, gratuité pour les publics éloignés, développement du sport à l'école et en entreprise), pérenniser les emplois dans les associations, etc. Les communes et les EPCI seraient également partie prenante dans le nouveau modèle de gouvernance sportif puisque la nouvelle Agence du sport disposerait d'un échelon communal. Cependant, ces mesures ne sont ni nouvelles ni vraiment originales et viennent s'ajouter à une liste déjà longue de rapports, promesses et ambitions dont les concrétisations se font attendre. Reste néanmoins que l'objectif des JO de 2024 peut être un levier susceptible de doper les moyens financiers et humains pour atteindre cet objectif.
* Rapport Cormier-Bouligeon Gatel, Faire de la France une vraie nation sportive, Février 2019.
Romain Boisset le 04 avril 2019 - n°233 de Communes et Associations
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