Éditions Sorman

L’été 2025 a été l’un des plus chauds jamais enregistrés, derrière ceux de 2003 et 2022. Avec deux vagues de canicule, les Français se sont massivement tournés vers les rivières, les lacs et la mer pour se rafraîchir. Mais cette recherche de fraîcheur s’est accompagnée d’une hausse inquiétante des noyades.
Selon Santé publique France, 1 013 noyades ont été recensées entre le 1er juin et le 13 août, soit 14 % de plus que l’été précédent. Parmi elles, 268 ont été mortelles. Ces accidents, presque toujours évitables, rappellent la nécessité de renforcer la prévention.
Les données révèlent en effet une hausse des noyades dans les cours et plans d’eau non aménagés, où les secours arrivent tardivement, ainsi qu’en mer, avec une progression de 40 % des décès. Plus préoccupant encore, 37 enfants et adolescents ont péri, contre 28 en 2024. Certains drames ont concerné des mineurs en situation de handicap lors de sorties organisées par des accueils collectifs de mineurs, soulignant les difficultés à garantir une sécurité optimale dans ce type de structures.

Quand la prévention atteint ses limites

Malgré les campagnes d’information et les rappels à la vigilance, il semble que les comportements à risque persistent : baignades dans des zones interdites, absence de surveillance des plus jeunes, consommation d’alcool.
À cela s’ajoutent des fragilités structurelles. Le parc de piscines municipales vieillit et représente une charge financière lourde pour les communes. Or, ces équipements sont essentiels pour apprendre à nager dans des conditions sûres. La pénurie de maîtres-nageurs sauveteurs aggrave encore les difficultés à sécuriser les baignades estivales.
Les élus locaux alertent depuis plusieurs années sur ces contraintes. Mais l’État n’a pas encore apporté de réponse durable à la hauteur des besoins, laissant les collectivités en première ligne face à ce défi de santé publique.

Le savoir-nager, une compétence fondamentale

C’est dans ce contexte que la circulaire de rentrée du ministère de l’Éducation nationale rappelle l’importance du « savoir-nager », placé au même niveau que le « savoir-rouler à vélo ». Chaque enfant doit acquérir cette compétence dès le primaire selon les préconisations du ministère.
Encore faut-il que les moyens suivent. Piscines rénovées, encadrement suffisant, partenariats avec les associations sportives : l’enjeu dépasse le cadre scolaire. Il s’agit d’une responsabilité collective pour réduire durablement le nombre de noyades et garantir à chaque enfant la possibilité de savoir être autonome dans l’eau.

Circulaire du 27 août 2025 (NOR : MENE2524068C).

Romain Boisset le 16 septembre 2025 - n°374 de Communes et Associations