Vous n'aurez pas notre liberté de chanter Abonnés
L'histoire nous a déjà réservé ce type de comportement. Il suffit, pour s'en convaincre, de se référer aux propos prêtés tantôt à Goering, tantôt à Goebbels : " Quand j'entend le mot culture je sors mon révolver" ou à l'interdiction du Rock and Roll longtemps imposée dans le bloc communiste. Au début des années 1960, à Dresde, fréquenter un cabaret où était joué du rock'n'roll était suspect : les musiques importées des États-Unis étaient interdites par le régime. La République démocratique allemande (RDA) a tenté d'endiguer ce phénomène en promouvant une culture musicale conformiste et militariste : chants bucoliques, rythmes de marches et chœurs populaires. Embrigadement certes, mais c'était toujours mieux que le son des kalachnikovs.
Mais le phénomène n'est pas l'apanage des régimes totalitaires ainsi un ouvrage publié en 1983 par Jean-Paul Regimbal, un prêtre catholique intégriste de l'Ontario : "Rock and Roll, le viol des consciences par les messages subliminaux" se fondait sur l'étude de 18 cas de suicides survenus dans la région de Montréal Granby-Québec, en moins d'un an chez des jeunes de 15 à 21 ans. La démonstration tendait à isoler une constante dans tous les cas, le facteur musical du rock 'n' roll. L'auteur s'interrogeait : "Fallait-il davantage pour me motiver à poursuivre une exploration en profondeur de ces tragédies humaines provoquées par les rythmes endiablés et sataniques de cette musique infernale" ? Ce prêtre avait pour ambition d'analyser le phénomène global du rock 'n'roll, et "d'amener les lecteurs à une prise de conscience aiguë, en vue d'une prise de position énergique face à cette révolution mondiale qui affecte toute la jeunesse".
Nul ne peut contester que la musique est l'expression d'une époque, d'un ressenti, d'une révolte : Rock, mais aussi métal, rap sont l'expression d'une culture et d'une civilisation. Alors on aime ou on n'aime pas ; là n’est pas la question. Tous les musiciens de tous styles doivent affirmer que les terroristes de "tout poil" n’arrêteront pas notre liberté de penser, de jouer et de chanter. Je rêve que toutes les communes de France fasse appel, en hommage aux victimes du 13 novembre, à toutes les formations musicales de leur secteur pour organiser une "grande fête de la liberté musicale"... ; du rap au métal en passant par le musette, le classique ou le Rock. Tous unis pour dire aux Imbéciles criminels : " Vous n'aurez pas notre liberté de chanter".
Jacques KIMPE le 12 novembre 2015 - n°158 de Communes et Associations
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