Budget de rigueur, associations sous tension Abonnés
Une seule mesure positive pour le monde associatif
Dans ce budget clivant, le gouvernement tente pourtant de témoigner un peu de son attention aux enjeux de précarité. Seule mesure véritablement en faveur des associations dans le projet de loi : le doublement du plafond du dispositif dit “Coluche” (jusqu’à 2 000 euros), qui permet une réduction d’impôt de 75 % pour les dons aux associations d’aide aux plus démunis. Elle envoie certes un signal positif au monde caritatif, mais elle reste circonscrite à un champ limité. Les associations culturelles, sportives, environnementales ou d’éducation populaire, ne bénéficient, elles, d’aucune mesure d’appui comparable (voire souffrent de la suppression de crédits ou de réduction de la portée de dispositifs comme le Pass’Sport). Le contraste est d’autant plus mal ressenti que le 11 octobre dernier, un collectif d’associations a organisé une mobilisation nationale pour alerter sur la fragilité du secteur. L’appel a rencontré un large écho, rappelant combien les inquiétudes dépassent les seules structures d’aide sociale.
Des charges qui continuent à s’alourdir
Passé cette mesure fiscale symbolique, tous les autres dispositifs du budget concernant les associations vont surtout alourdir leur fardeau. Tel est le cas de l’extension de la taxe d’apprentissage aux associations, fondations et fonds de dotation qui ont des salariés. Jusqu’ici exclues du dispositif, ces structures devront désormais s’acquitter de cette contribution supplémentaire, dans un contexte où chaque euro compte. Pour beaucoup d’acteurs, cette mesure apparait injuste et illustre le décalage entre la reconnaissance affichée du rôle des associations et leur réalité concrète.
De même, les crédits de la mission “Jeunesse et vie associative” sont en très nette baisse, d’environ 150 millions d’euros. Ce recul pèsera sur le Service civique, le Fonds de développement de la vie associative et les dispositifs d’appui à la vie associative dont les moyens seront réduits, au moment même où les besoins d’accompagnement augmentent.
Le débat parlementaire ne fait que commencer, et les amendements seront nombreux. Mais dans un contexte politique incertain, rien ne garantit que ce budget sera adopté tel quel, ni même qu’il survivra aux aléas du « socle commun ». En attendant, communes et associations continuent d’assumer, souvent ensemble, la part la plus concrète de l’action publique.
Romain Boisset le 21 octobre 2025 - n°376 de Communes et Associations
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