Radios associatives : un maillon vital fragilisé Abonnés
Leur existence repose pour beaucoup sur le Fonds de soutien à l’expression radiophonique locale (FSER), instauré pour garantir la pluralité et l’indépendance de la parole locale. Or le projet de loi de finances pour 2026 prévoit une réduction de 44 % de ce fonds, soit une coupe drastique de 15,7 millions d’euros sur un budget total de 35 millions. Pour ces structures, dont environ 40 % des ressources proviennent du FSER, la mesure représenterait une véritable mise en péril. Dans un contexte de hausse des coûts d’énergie, de diffusion numérique (DAB+) et de baisse des financements publics locaux, une telle coupe fragiliserait durablement l’écosystème radiophonique de proximité.
Un réseau de proximité irremplaçable
Les radios associatives emploient près de 3 000 salariés, dont 270 journalistes, et mobilisent plusieurs milliers de bénévoles. Leur modèle repose sur un équilibre délicat : des ressources publiques conditionnées à une mission d’intérêt général et à une limite stricte de 20 % de recettes publicitaires. Cette exigence garantit leur indépendance éditoriale et leur rôle de relais du tissu associatif, éducatif et culturel local.
Ainsi, de nombreuses antennes diffusent des programmes en langue régionale, accompagnent les politiques de jeunesse ou valorisent la vie communale. Certaines sont aussi des lieux de formation, d’insertion ou de médiation, soutenus par les collectivités pour leur ancrage citoyen. Elles constituent donc un maillon de la vie locale que peu d’acteurs peuvent remplacer.
Un débat budgétaire sous tension
La réduction proposée du FSER a suscité une vive réaction au Parlement. Plusieurs amendements, portés par différents groupes politiques, visent à rétablir le financement au niveau de 2024. L’un d’eux a déjà été adopté en commission des Affaires culturelles, avant d’être transmis à la commission des Finances, puis à la séance publique pour examen. L’issue demeure incertaine : la procédure budgétaire accélérée et le recours possible à l’article 49.3 pourraient conduire à un texte final sans garantie pour le secteur.
Au-delà des chiffres, cette bataille budgétaire interroge la place donnée à l’information de proximité dans les politiques publiques. Car si ces radios venaient à disparaître, ce sont des centaines de voix locales qui s’éteindraient, privant la démocratie d’un espace d’expression directe, ancré dans les réalités de terrain.
Romain Boisset le 18 novembre 2025 - n°378 de Communes et Associations
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