Éditions Sorman

L’Agence pour l’éducation par le sport (APELS) a publié, le 5 juin, le bilan d’une expérimentation centrée sur le rôle du sport. Cette étude* est un bon outil de réflexion pour les élus aux sports et pour les services compétents des administrations territoriales. Ce document, intitulé « Une nouvelle voie pour l’éducation par le sport dans les villes », dresse le bilan d’une série d'expériences conduites entre 2010 et 2013 par neuf villes françaises. Ses conclusions proposent des pistes afin de changer la place du sport au sein des politiques d'éducation dans les quartiers prioritaires. L’étude se présente aussi comme un recueil de bonnes pratiques pour comprendre les enjeux d’une politique d’éducation par le sport. Elle présente les outils à mettre en œuvre pour répondre aux préoccupations relatives notamment à l’insertion professionnelle, à l’accessibilité aux pratiques pour les femmes et les jeunes filles, à la santé et à la lutte contre l’obésité à travers quatre pistes de réflexion. 
Le décrochage scolaire : Il s’agit de permettre à des jeunes déscolarisés et en voie de désocialisation d'intégrer un cursus ou une formation, afin notamment de les remobiliser avec des horaires, par le biais des activités sportives.
L’écoute des besoins des habitants et du secteur associatif : une grande partie de la population est orientée vers une pratique de loisirs, alors que les politiques municipales sont souvent articulées autour de la compétition, des clubs sportifs, de la gestion des équipements. Ces politiques n'apparaissent pas comme une réponse adaptée aux attentes des familles, des seniors et des jeunes. Comment mettre en place des espaces de discussion et de concertation mobilisant les acteurs éducatifs, associatifs, les sportifs, les élus et les techniciens ?
Les critères de subventions des clubs sportifs : ces critères sont surtout basés sur le « mérite » (classement dans le championnat), l’attractivité (nombre de licenciés) et la valorisation de l'image de la ville. La réflexion incite à se baser aussi sur des critères éducatifs et sociaux.
La réorganisation des services des sports : les auteurs du rapport proposent de réorganiser le fonctionnement des services municipaux. Le service ou la direction des sports devrait être intégré à une direction plus large qui favoriserait la transversalité, permettrait de décloisonner les services et de les rassembler autour de projets communs.

* Commanditée et financée par le Comité interministériel des villes (CIV) et réalisée par l’APELS, cette étude a concerné Aubervilliers et Sevran (Seine-St-Denis), Bezons et Sarcelles (Val-d’Oise), Boulazac (Dordogne), Calais (Pas-de-Calais), Courcouronnes (Essonne), Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et Laxou (Meurthe-et-Moselle).

Jacques KIMPE le 10 juillet 2014 - n°130 de Communes et Associations