Éditions Sorman

La rentrée de septembre s’annonce difficile pour le monde associatif. Après l’élan des grands rendez-vous nationaux comme les Jeux Olympiques qui avaient temporairement gonflé les financements l’an dernier, les associations sportives et culturelles se retrouvent confrontées à une baisse généralisée des aides publiques et à une remise en cause des dispositifs de soutien.
Selon les baromètres publiés au printemps par l’Association nationale des élus en charge du sport, plus de 40 % des collectivités ont diminué leurs budgets consacrés au sport en 2025. Du côté culturel, la baisse cumulée des crédits alloués dans plusieurs régions dépasse 60 millions d’euros d’après la Coordination des fédérations et associations de culture et de communication, avec des réductions de subventions pouvant aller de 10 % à 50 % selon les niveaux de collectivité. Or, plus de la moitié des associations culturelles et près des deux tiers des associations sportives dépendent d’au moins une subvention publique.
À ces coupes locales s’ajoutent des restrictions nationales. La suspension partielle du Pass Culture collectif a fragilisé des associations investies auprès des scolaires. Dans le domaine sportif, l’exclusion des enfants de 6 à 13 ans du Pass’Sport à la rentrée va priver de nombreux clubs d’un levier décisif pour attirer de nouveaux licenciés, et réduit l’accessibilité des pratiques pour les familles modestes.

Le soutien public au sport et à la culture en constante baisse

Les annonces d’efforts budgétaires réclamés par le Premier ministre renforcent encore cette inquiétude. Le projet de loi de finances pour 2026 prévoit une baisse de 17,6 % des crédits du ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, après une réduction de près de 25 % en 2025, hors programmes olympiques. Le ministère de la Culture doit lui aussi baisser son budget de plus de 5 %. Ces déclarations laissent présager une détérioration durable des soutiens publics, au moment même où les associations voient leurs coûts de fonctionnement augmenter. Face à cette situation, beaucoup d’acteurs associatifs se tournent vers des solutions alternatives : mécénat d’entreprise, partenariats privés, financement participatif, mutualisation des moyens ou augmentation des cotisations.
La rentrée 2025 met donc en lumière un paradoxe : jamais les associations n’ont été autant reconnues pour leur rôle social, éducatif et culturel, et jamais elles n’ont eu si peu de certitudes sur leurs ressources. Car derrière les équilibres budgétaires, c’est bien une question de société qui s’impose : quelle place voulons-nous accorder aux associations dans la vie de nos territoires ?

Romain Boisset le 02 septembre 2025 - n°373 de Communes et Associations