Rythmes scolaires : une refonte ambitieuse qui inquiète les communes Abonnés
Parmi les propositions majeures, la Convention recommande un retour à cinq jours de classe hebdomadaire, avec des matinées dédiées aux apprentissages théoriques et des après-midis consacrées à des activités pratiques, culturelles et sportives. L’objectif est de réduire la densité des journées, jugées trop lourdes. Mais pour les communes, ce changement implique une réorganisation complète de l’accueil du matin et du soir, du mercredi, de la restauration scolaire, de l’entretien des locaux et de l’ouverture des bâtiments.
La Convention avance également des évolutions très concrètes : allongement de la pause méridienne à 1h30, tarification sociale obligatoire des cantines, petit-déjeuner gratuit chaque matin, application renforcée de la loi Egalim. Ces propositions vont dans le sens d’un meilleur accompagnement des enfants, mais leur mise en œuvre nécessiterait plus de personnel, des achats alimentaires plus exigeants et des horaires d’ouverture plus étendus. Les citoyens admettent eux-mêmes qu’il s’agit d’une réforme “forcément coûteuse”, sans qu’aucun chiffrage de ces propositions n’ait été fourni.
Autre mesure structurante : la généralisation obligatoire des Projets éducatifs de territoire (PEdT), assortie d’un coordinateur dédié dans chaque collectivité. L’intention est de renforcer la cohérence entre scolaire, périscolaire et extrascolaire. Pourtant, les communes savent que l’efficacité des PEdT repose sur leur souplesse locale (moyens humains, disponibilité des bénévoles, liens avec les associations). Une obligation uniforme pourrait réduire ces marges d’adaptation essentielles.
La Convention évoque également une possible évolution des vacances scolaires, mais de manière secondaire, en prônant davantage de régularité dans l’année. Pour les communes, cela impliquerait notamment d’ajuster la programmation de leurs accueils de loisirs.
Enfin, le mercredi après-midi deviendrait un temps dédié aux activités pratiques, culturelles et sportives. Les associations, notamment sportives, pourraient y trouver une nouvelle opportunité : davantage d’enfants pourraient y participer, les créneaux seraient stabilisés et elles bénéficieraient d’une coopération renforcée avec les écoles. Mais cette ouverture suppose un encadrement solide, des équipements disponibles et une coordination fine avec les collectivités, qui restent responsables des bâtiments et de la sécurité.
Au fil de ces propositions, une évidence se dessine : rien ne pourra se faire sans un accompagnement financier réel. Les citoyens l’ont rappelé, et les maires le savent mieux que quiconque : aucune réforme des temps de l’enfant ne peut réussir si les communes, déjà en première ligne, doivent une fois encore assumer seules les conséquences opérationnelles et budgétaires.
Romain Boisset le 02 décembre 2025 - n°379 de Communes et Associations
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