Il ne suffit pas qu'une association à but non lucratif affirme que des personnes qui travaillent pour elle sont des bénévoles pour que cela soit vrai ! La Croix-Rouge vient d'en faire l'expérience. Elle avait recruté des accompagnateurs avec un contrat dit de bénévolat. Or, les intéressés, qui n'étaient pas sociétaires de l'association, convoyaient des personnes moyennant une somme forfaitaire destinée à couvrir leurs frais, mais sans rapport avec les dépenses engagées. De là à décider qu'il s'agissait d'un contrat de travail, il n'y a qu'un pas, que la Cour de cassation a franchi (cass. soc. 29.1.02, pourvoi n° 99-42.697). Rappelons que trois éléments sont nécessaires à prouver l'existence d'un contrat de travail : une prestation de travail, une rémunération et un lien de subordination. Pour les personnes concernées, l'intérêt de faire reconnaître l'existence d'un tel contrat est évident : elles bénéficient alors des droits des salariés (congés, garantie de paiement des salaires, indemnités de rupture, droit au chômage...).
Jacques KIMPE le 24 novembre 2016 - n°181 de Communes et Associations