Soumettre l’octroi d’une subvention à des objectifs de lutte contre les violences sexistes ou sexuelles : une bonne idée à généraliser ? Abonnés
Face au fléau des violences dans le sport, et notamment celles touchant au genre à la sexualité, c’est une décision radicale que vient de prendre la commune de Lyon et qui espère entraîner dans son sillage d’autres villes dans sa cause. En effet, de nombreux scandales ont éclaté ces dernières années dans plusieurs fédérations (patinage, natation, tennis) grâce à une parole de plus en plus libérée des victimes qui ne veulent plus se taire face à ces actes. Pourtant, ces affaires sont certainement la partie émergée de l’iceberg, tant dans les districts ou dans les clubs amateurs, elles continuent souvent d’être passées sous silence.
Pour briser ce tabou et redonner ses lettres de noblesse au sport, c’est donc une initiative originale et, disons-le, courageuse que veut mettre en avant la capitale des Gaules.
L’objectif du maire n’est pas tant de sanctionner mais d’accompagner les clubs sportifs dans une démarche et un fonctionnement plus sain. Pour cela, il souhaite que toutes les associations sportives sollicitant une subvention municipale aient préalablement formé leurs équipes dirigeantes et leurs salariés à la lutte contre les violences sexistes ou sexuelles. Si cette initiative est nouvelle, l’attention portée au sujet ces derniers mois est de plus en plus importante : dans de plus en plus de fédérations désormais (et notamment celle de football) les encadrants font l’objet de vérifications préalables avant d’être mis au contact de jeunes (notamment via la consultation des fichiers du ministère de la Justice ou de l’Intérieur).
La ministre des Sports précédente, Roxana Maracineanu avait également instauré la cellule Signal-sports permettant de recueillir la parole des victimes de violences à caractère sexuel, et qui à ce jour a déjà traité plus de 800 dossiers.
Reste donc à savoir si d’une part cette initiative sera suivie par d’autres collectivités et à plus forte raison par l’État, et surtout, si sous l’angle juridique, cette condition supplémentaire ne sera pas perçue comme engendrant une discrimination entre les clubs (en particulier dans l’accès à cette formation). À suivre donc dans sa mise en œuvre.
Romain Boisset le 08 juin 2023 - n°326 de Communes et Associations
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