Éditions Sorman

Il y a quelques jours était célébré sous l’Arc de Triomphe le centenaire de la Flamme du Souvenir, placée sur la tombe du Soldat inconnu, à l’occasion des cérémonies commémoratives du 11 novembre. Alors qu’il ne subsiste aujourd’hui plus aucun survivant de la Grande Guerre, capable de témoigner de ses horreurs, il est primordial de continuer à faire vivre le travail de mémoire, notamment auprès des plus jeunes et ce, d’autant plus, dans un contexte international où les conflits ressurgissent. Pourtant, la jeune génération semble de moins en moins présente lors de ces événements, notamment dans les communes rurales, ce qui peut questionner sur la capacité à transmettre et faire vivre cette mémoire collective.
La France commémore dix-huit journées nationales ou locales par an, liées aux mémoires des grands conflits du XXème siècle (8 mai, 11 novembre, etc.), aux génocides ou crimes contre l'humanité. Mais d’autres événements peuvent aussi avoir lieu dans le cadre de séquences mémorielles, comme ce fut le cas lors du Centenaire de la Grande Guerre et comme cela le sera pour le 80ème anniversaire de la Libération.
Pour sensibiliser et associer la jeunesse à ces événements, l’école est, en principe, le lieu où prend forme ce travail mémoriel et civique, via l’étude des faits historiques, la réalisation de projets pédagogiques ou encore la visite de lieux de mémoire. On peut ainsi citer le Concours national de la Résistance et de la Déportation et « la Flamme de l'Égalité », concours scolaires organisés par le ministère de l'Éducation nationale ainsi que « Les Petits artistes de la mémoire » et « Bulles de mémoire », portés par l'Office national des combattants et des victimes de guerre (ONCVG).
Plusieurs dizaines de milliers d'élèves et d’écoles participent ainsi chaque année à des projets pédagogiques liés à la mémoire des conflits contemporains, qui peuvent recevoir un soutien financier de l'État ou de partenaires privés très engagées dans les commémorations ou l'organisation des cérémonies (comme par exemple la Fédération nationale André Maginot, le Souvenir français, l'œuvre du Bleuet de France, …).
À l’école, et pour les aider dans cette démarche, les enseignants peuvent se rapprocher du référent « mémoire et citoyenneté » de leur académie afin de rendre plus concrète la politique mémorielle auprès des jeunes, notamment en faisant participer les élèves aux cérémonies commémoratives. C’est par cet inlassable et indispensable travail de transmission, d’explication et de réflexion sur ces événements passés auprès des plus jeunes que pourront continuer à vivre nos valeurs et notre mémoire collective.
Réponse ministérielle Bruno Belin, n° 06847, JO Sénat du 2 novembre 2023.

Romain Boisset le 16 novembre 2023 - n°334 de Communes et Associations