Éditions Sorman

Au sortir d’une longue période de confinement, de privations, d’absence de liens sociaux, le gouvernement prête une attention toute particulière à la jeunesse, dont les habitudes et les plaisirs ont été sacrifiés sur l’autel sanitaire et dont le moral est encore vacillant.
Alors que les politiques sanitaires mises en place depuis 15 mois ont tenté de préserver les plus âgés, désormais vaccinés, c’est vers une autre population qu’il se tourne désormais, celle qui, par son énergie, sa créativité et sa liberté permettra de tourner cette page et qui entrainera toute la société dans son sillage.

Pour cela, le gouvernement s’efforce d’offrir à la jeunesse ce dont il l’a privé depuis de longs mois. Le sport tout d’abord, au moyen du Pass’Sport, pour leur permettre de pratiquer à peu de frais une activité sportive. La culture ensuite, par le Pass Culture, qui vient d’être généralisé à tout le territoire après avoir fait l’objet d’une expérimentation dans certains départements. Le Président de la République en effet annoncé, fin mai, la pérennisation de ce forfait de 300 euros pour tous les jeunes de 18 ans. À compter de janvier 2022, il sera porté progressivement à 500 euros, et ouvert aux élèves en classe de 4e qui en toucheront tous les ans une partie jusqu’à leurs 18 ans. L’objectif est d’ouvrir aux jeunes l’offre culturelle qu’ils n’ont pas l’habitude d’avoir ou auxquels ils n’ont généralement pas accès, en cherchant à créer une véritable communauté par le biais de l’application « Pass Culture ».

Face à cet effort manifeste à l’attention de la jeunesse, et à l’instar du sport et la culture, il y a un autre secteur qui souffre et qui a bien besoin des jeunes : ce sont les colonies de vacances, qui aimeraient aussi bénéficier d’un coup de pouce. Pour rester dans l’air du temps, la proposition de la confédération Jeunesse au plein air (JPA) de créer un « Pass Colos » de 300 euros permettrait à tous les jeunes de pouvoir profiter d’une expérience de séjour collectif, notamment après une période durant laquelle l’interaction sociale a été réduite à la portion congrue. La confédération JPA rappelle que les colonies n’ont plus la cote depuis plus de 10 ans, notamment en raison de leur prix, comme le révèle un sondage Ifop qu’elle a réalisé et qui démontre que les colonies sont perçues comme trop chères pour 27 % des familles pauvres. Une aide de 300 euros serait bienvenue pour les familles et permettrait de mettre un terme à la baisse continue des séjours, pourtant à contre-courant de la perception des colonies de vacances dans l’esprit collectif puisque, dans le même sondage, près de 75 % des personnes pensent qu’elles contribuent à l’éducation des enfants et à la vie en communauté.

Romain Boisset le 07 juin 2021 - n°281 de Communes et Associations