Éditions Sorman

Le secteur des solidarités et de la santé est le premier employeur du secteur non lucratif en France. En effet, on dénombrait en 2022 37 700 établissements employeurs (95,5 % étant des associations et 4,5 % des fondations, en hausse de 6 % depuis 2018) qui emploient près de 1,2 million de salariés, selon la 15e édition du Bilan de l’emploi privé non lucratif sanitaire et social publié par l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uniopss) et le think tank Recherches & Solidarités.
On apprend ainsi que les associations et organismes non lucratifs qui œuvrent dans le secteur sanitaire et social, emploient 31 salariés en moyenne. Les effectifs les plus importants se concentrent surtout dans le domaine du handicap (30,4 %), de la santé et l’action sociale (15,6 %), de l’aide à domicile (12,9 %) et des personnes âgées (11,1 %). En matière de salaire, on constate sans surprise que ce sont les secteurs requérant le plus de qualifications qui sont les mieux rémunérés : santé (salaire moyen annuel de 37 200 €), personnes âgées (28 300 €), protection de l’enfance (28 400 €).
De façon générale, l’étude révèle une augmentation de 4,3 % du nombre de salariés dans le secteur non lucratif sanitaire et social sur la période 2018 à 2022. Mais en comparaison, sur la même période, l’emploi associatif global a augmenté de 6 % et l’emploi privé (hors secteur non lucratif) de 7 %, ce qui confirme une moindre augmentation du nombre de salariés dans l’ensemble du secteur non lucratif sanitaire et social. Cette moindre augmentation recouvre toutefois des disparités : dans l’ensemble, sur la période 2018 à 2022, les effectifs dans le médicosocial sont en faible hausse (0,7 % pour le handicap) alors que les secteurs du social et de la santé présentent une hausse plus forte. Dans le détail, cette hausse s’élève à 9 % dans la santé, 13 % pour l’ensemble protection de l’enfance et de la jeunesse, 8 % pour l’accueil des jeunes enfants dans les crèches et 22 % pour l’hébergement des adultes en difficulté.
Probablement en raison de la crise sanitaire, l’emploi associatif dans le secteur de l’aide à domicile a lui significativement baissé (-9 %) sur cette même période, dans la lignée de la baisse continue constatée depuis 10 ans. La raison se trouve certainement dans un salaire plus faible que le reste du secteur et des temps partiels plus fréquents.

Romain Boisset le 21 septembre 2023 - n°330 de Communes et Associations