Éditions Sorman

Après avoir dû affronter la crise sanitaire puis, plus récemment, l’inflation les associations font tout de même preuve d’une forte résilience si l’on en croit la nouvelle édition de « La France associative en mouvement » dévoilée par Recherches & Solidarités et réalisée en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et Hexopée.
En effet, au printemps 2023, beaucoup d’indicateurs associatifs étaient positifs : le nombre de création d’associations est revenu à son niveau d’avant crise (+71 000 entre juillet 2022 et juin 2023), 60 % des dirigeants portent un regard positif sur la situation générale et financière de leur association, de nombreuses associations font état de nouveaux projets et l’emploi associatif est en croissance de 2,7 % sur l’année 2023.
Pourtant, ce panorama met aussi en lumière les mutations du bénévolat qui, selon l’étude, constituent la 1e source d’inquiétude des dirigeants associatifs : en effet, 90 % des associations fonctionnement exclusivement grâce à leurs bénévoles et le bénévolat reste indispensable dans les 10 à 12 % d’associations employant des salariés. Certes, les derniers chiffres démontrent pourtant que le bénévolat a retrouvé son niveau d’avant-crise : 23 % de Français sont aujourd’hui bénévoles dans une association contre 24 % en 2019. Mais ce qui change surtout, c’est le format de l’engagement : les jeunes, en recherche de sens, continuent à s’engager mais dans des formats qui leur correspondent mieux : les actions ponctuelles prennent ainsi le pas sur le bénévolat régulier. De plus, les jeunes membres ne permettent souvent pas de compenser le repli constaté de leurs aînés dans l’engagement bénévole, notamment les 65 ans et plus qui font souvent bénéficier les associations de leur grande disponibilité.
Ces mutations perturbent les dirigeants qui doivent alors tenter de dépoussiérer l’image du bénévole, revoir leur mode d’organisation et les activités proposées pour intégrer les nouvelles disponibilités des plus jeunes, oser de nouvelles pratiques, tenir compte des attentes de chacun, etc. Pour toutes ces raisons, 60 % des dirigeants associatif se disent aujourd’hui préoccupés par ce sujet au sein de leur association et, 48 % d’entre eux disent faire face à des difficultés de renouvellement de leurs instances dirigeantes. On note enfin que les relations avec les collectivités paraissent, dans l’ensemble, bonnes puisque ce sujet arrive seulement en 7e position (23 %) des préoccupations des dirigeants associatifs interrogés.
Recherches & Solidarités, La France associative en mouvement, 21e éd., Octobre 2023.

Romain Boisset le 06 novembre 2023 - n°333 de Communes et Associations